Accueil > Articles > Histoire des Studios rue du Mont

 

Histoire des Studios
de la rue du Mont

 

 

 

 

 
 
 

         © Marc Sandberg, tous droits réservés. (2007)

   L’histoire des studios de la rue du Mont vaut la peine d’être contée :
  un producteur américain Joseph Menchen, fonde à Épinay-sur-Seine, sur le terrain de la Villa Saint Joseph, un studio de cinéma en 1913, dont il confie la direction artistique au dramaturge Michel Carré… Précipitamment, et parce qu’il est d’une nationalité ennemie, il le cède en 1914, avec un promesse de vente à Charles Jourjon fondateur et dirigeant d’Éclair depuis mars 1907

   L’empire « Éclair »  s’effondre avec l’éclatement de la guerre de 14-18. la société ECLAIR sera  liquidé judiciairement en 1920.

   Le mauvais sort a frappé Éclair avec la mort subite de son principal animateur artistique, Victorin Jasset le 22 juin 1913,  à la suite d’une intervention chirurgicale…suivi par l’incendie de  mars 1914, des studios Éclair américains de Fort Lee, détruisant tous les négatifs entreposés…

   De plus un très gros emprunt bancaire  étrangle financièrement Éclair.

   Éclair, aux abois, réussit à avoir quelques bouffées d’oxygène financières, commandes de l’état, location des films aux salles qui sont à nouveaux ouvertes en 1915, mais en 1917, la situation devient très critique…

   Charles Jourjon,  convainc son conseil d’Administration de confier la survie et le destin d’Éclair en  des mains « amies », qu’il trouve essentiellement en la personne de Serge Sandberg, personnalité en vue du cinéma, exploitant de salles de cinéma, et de Louis Aubert,  distributeur et importateur de films, qui fondent une nouvelle société : la SIC Éclair en janvier 1918.

    La nouvelle société la S.I.C. Éclair, gère à partir d’avril 1918  toutes les activités d’Éclair : Studios Lacepède, et Studios de la rue du Mont (ex Menchen), laboratoires, production de films. Serge Sandberg, administrateur délégué de la SIC Éclair réalise la promesse de vente et acquiert la propriété des studios de la rue du Mont (ex Menchen)

    Puis  Serge Sandberg va louer en 1929 avec une promesse de vente , à la société des films sonores « Tobis », dirigé par le docteur Henkel,  les studios Éclair de la rue du Mont, pour qu’elle les équipe du procédé allemand Tobis Klang film, concurrent des procédés américains Western Electric et RCA, ainsi que du procédé français « Gaumont Petersen  Poulsen»…qui a l’ inconvénient de nécessiter deux bandes,  une pour le son et une pour l’image…

    La société Tobis est détenue aux deux/tiers par les capitaux hollandais de la maison mère Kuchenmeister d’Amsterdam, qui a réussi à acquérir les Brevets Tobis Klang film, contre un/tiers aux capitaux allemands.

    La Direction Hollandaise décide de créer trois grands studios en Europe,  un à Londres, un à Paris et  un autre à Berlin.

    La société des films sonores Tobis se veut d’emblée Européenne et se dote d’un grand projet de production de film.

    Le « miracle du sonore, chantant et parlant » a lieu à Épinay-sur-Seine, aux studios de la rue du Mont, avec l’engagement de René Clair qui réussit magnifiquement son passage au film parlant avec « Sous les toits de Paris », en 1930, suivi en 1931 par « À nous la Liberté » et « Le million »…et en 1932 par «Quatorze Juillet » - Les décors sont de Lazare Meerson, assisté d’Alexandre Trauner.

    La Tobis a engagé à l’année,  un très grand décorateur,   Lazare Meerson, qui crée en perspective avec de vrais matériaux, de merveilleux décors, comme celui de «Sous les toits de Paris », et qui réalisera pour la «Kermesse héroïque» de Jacques Feyder en 1935 un  « vrai »  village des  Flandres traversé par une rivière grandeur nature…dans les studios de la rue du Mont.

    De grands metteurs en scène vont se succéder aux studios Tobis d’Épinay (ex Menchen), pour y tourner leurs premiers films parlants :

-         Julien Duvivier : « Au bonheur des dames », « David Golder », « Allô  Berlin ici Paris », « un carnet de bal ».

-         Jacques Feyder : « Le grand jeu », « Pension Mimosa », « La Kermesse héroïque ».

-         Eisenstein-Alexandrov : « Romance sentimentale ».

-         Jean Renoir : « Boudu sauvé des eaux », « Les Bas-Fonds »

-         Jean Dréville : « Le baptême d’Oscar », « Pomme d’amour ».

-         Robert Siodmak (transfuge des studios Tobis de Berlin) : « Le sexe faible »,

-         Edmond T. Gréville : « Le train des suicidés », « Le rayon des amours », «Vacances conjugales »

-         Marc Allégret : « Le lac aux dames », « La Dame de Malacca », « Entrée des artistes »

-         Sacha Guitry : « Le roman d’un tricheur », « Mon père avait raison »

    La caméra dans les studios Tobis est mobile et se déplace aisément dans les décors de Lazare Meerson, au contraire des procédés américains, où elle doit impérativement être immobilisée dans un caisson insonorisé pour éviter les bruits parasites de ses mouvements…

    Les studios Tobis de la rue du Mont sont rachetés en 1938, par  la société Éclair-Tirage, détenue par la famille de Charles Jourjon.

   Et rejoignent  les Studios et Laboratoires de l'ex-propriété de Lacepède,  que  Serge Sandberg, après les avoir sauvés au sein de la  société la SIC Éclair,   les  a revendus  en 1930 à leur fondateur Charles Jourjon.

 

 

les noms soulignés permettent d'accéder à leurs pages Wikipédia
et en rouge ceux qui sont dans les pages de Ciné Mémoire Épinay.

 
     
   Pour la mémoire, la conservation, la valorisation de l’histoire et de l’économie de l’industrie du film à Epinay, Cité du Cinéma.  
   

dernière mise à jour :
21 décembre 2016